Miss Moche
Paroles de Bernard VALAIS-SACEM N°152915377- Tous droits réservés -
C’était une enfant de la cloche ;
Ses doublures de poche se touchaient.
On l'avait surnommée « Miss Moche »,
Si cruel est parfois le trait.
Son regard lourd comme une chaîne,
S’agrippait au dos des passants
Comme s’agrippent les « Je t’aime »
Que lancent les yeux des enfants.
Il aurait suffi de pas grand chose
Pour embellir un peu son portrait,
Juste suffi que quelqu’un ose
Dire à ses yeux qu’il les aimait.
REFRAIN
Elle logeait « Hôtel de la nuit »,
Dernier étage, près des étoiles,
Un gros nuage en guise de lit,
Et dans les yeux… un drôle de voile.
Je dérivais, Rive de seine,
Comme dans le courant, les chalands.
Je n’savais où ancrer ma peine ;
Dans ses bras, j’ai cru au printemps.
Et c’est comme ça
Que nos yeux,
Que nos cœurs,
Que nos corps
Se sont accrochés ;
Et c’est pour ça
Que nos yeux,
Que nos cœurs,
Que nos corps
Se sont tant aimés.
Puis au matin sans crier gare
Nos regards se sont décrochés.
Son cœur a largué les amarres ;
J’me suis remis à dériver.
Je traîne mes jours comme une chaîne,
La cherche parmi les passants.
Sur mes trottoirs, il n’y a que haine :
Où sont donc passer les enfants ?
Comme un ballon au gré des vents
Finit sa course dans les ronces,
Ma peine interroge mes tourments
Et ne trouve jamais les réponses.
REFRAIN
J’habite seul « Hôtel de la nuit »
Dernier étage, près des étoiles,
Un gros nuage en guise de lit,
Et dans les yeux… un drôle de voile.
Et je dérive, Rive de seine
Comme sur l’eau dérivent les bateaux
Je n’sais plus où ancrer ma peine ;
Dans ses bras, il avait fait beau.
Et c’est comme ça
Que mes yeux,
Que mon cœur,
Que mon corps
Avaient décroché ;
Et c’est pour ça
Que mes yeux,
Que mon cœur,
Que mon corps
Allaient se noyer.
J’me suis mis à r’peindre les mots
Dans les couleurs de son enfance,
A petites touches qui tiennent chaud
Et embellissent l’existence.
J’ai gravi les maillons de ma chaîne,
Un à un, sans trop me presser.
Quand je fus au bout de ma peine
C'est elle que j'y ai retrouvée
Elle... c'était l'enfant de la cloche;
Ses doublures de poche se touchaient.
J’ai pris par les yeux sa caboche
Et lui ai dit que je l’aimais.
REFRAIN
Nous logerons « Hôtel de la Vie »
Dernier étage, près des étoiles.
D’un gros nuage en guise de lit,
Nous pourrons, seuls, mettre les voiles.
Le long des quais, Rive de seine,
Nous construirons notre château.
Nous arracherons toutes nos chaînes
Et voguerons au fil de l’eau.
Et c’est comme ça
Que nos yeux,
Que nos cœurs,
Que nos corps
Hisseront les voiles ;
Et c’est pour ça
Que nos yeux,
Que nos cœurs,
Que nos corpsS’empliront d’étoiles.