THEATRE
NOTE D’INTENTION
Le personnage de « L’ACTEUR »
Le personnage est semblable à un funambule « fil de feriste » dans une arène de cirque, en équilibre sur son fil, le fil de sa vie, tendu entre deux socles, celui de la comédie d’un côté, et de l’autre, celui de la tendresse.
Son obstacle majeur est d’abord le machiniste pour ce qu’il représente, symbole de la société, grande empêcheuse de rêver en rond ! Alors il fustige, manipule, mime, danse, singe ou imite, bref, utilise tous ses atouts d’homme de scène pour garder son équilibre.
Il règle ses comptes à l’hypocrisie, l’absurde, la bêtise. Ses armes favorites sont l’humour, la tendresse et une formidable vitalité.
S’il implore, ou évoque, sa bonne étoile, son jardin secret, son alter ego, son Pierrot... ou son petit frère disparu, il le fait avec une telle intensité que parfois, il semble s’élever au-dessus de lui-même, devenant ainsi le spectateur et le conteur de sa propre vie, tantôt manipulateur de sa marionnette, tantôt la marionnette elle-même.
Parfois il semble presque se désintégrer, mais c’est pour renaître sans cesse, de façon inattendue, libre comme l’air, comme le petit Pierrot de son enfance, tel un papillon aux atours flamboyants jaillissant de sa chrysalide, habité d’un rêve un peu fou et magnifique, son rêve : devenir chanteur !
Et si le combat est parfois rude, c’est lorsqu’on le sent au bord de la folie qu’il bouscule l’imagination du spectateur et finalement transcende ce semblant de défaite dans une sagesse à la fois simple et profonde, tendre et enjouée. Il est alors l’acteur universel, l’ami, le confident, le miroir du spectateur, son « double », son ami d’un soir...