LE SEUL VOYAGE UTILE
Texte protégé par dépôt à la SACEM. - Tous droits réservés par Bernard VALAIS –Auteur SACEM

J'ai tant arpenté le monde,
Des lapons jusqu'aux chinois;
Comme la terre, leur bouille est ronde,
Autour de leurs yeux de chat.
Il y a si peu de différences
Dans le sourire des enfants;
Il n’y a pas encore la nuance
Entre bougie et volcan.
Ce n’est qu’après que la chance
Joue aux dés ceux de son camp,
Et entraîne dans sa mouvance
Ceux qui se croiront gagnants.
J’ai appris sur des visages
A lire le « qui », le « pourquoi »,
Comment se forment les nuages
Où tant de bonheurs se noient,
Quand des gosses, se faisant les poches,
Gagnent ce qui les perdra;
Comment l’avenir s’effiloche
Au jeu du chacun pour soi !
Refrain
Mais le seul voyage utile,
Dit-on, au pays de la soie,
Ce serait de suivre le fil
Qui conduit au fond de soi,
Atelier inextricable,
Comme celui des vers à soie;
Petit cocon abyssal
Où se tisse le vrai de soi.
Est-ce le seul voyage utile,
Même pour ceux qui n'en font pas ?
Est-ce le seul voyage subtil
Offert à qui le voudra ?
J'ai tant arpenté le monde,
Des lapons jusqu'aux chinois ;
Comme la terre, leur bouille est ronde,
Autour de leurs yeux de chat.
J'ai même sillonné l'Afrique,
Au son des rythmes et des chants;
Je suis toujours nostalgique
Du soleil qu’ils ont en dedans !
J’ai traversé l’Amérique,
Entre les deux océans.
J’ai senti l’odeur du fric
Qui leur coule entre les dents !
Mais jamais un paysage,
Même le mieux imaginé,
Jamais le moindre visage
N'a pu me faire oublier
Qu'il est bien long le voyage
Pour ceux qui ne le font pas ;
Qu'il est bien long le voyage
Quand on le fait malgré soi...
Refrain
Et le seul voyage utile,
Dit-on, au pays de la soie,
Ce serait de suivre le fil
Qui conduit au fond de soi,
Atelier inextricable,
Comme celui des vers à soie;
Petit cocon abyssal
Où se tisse le vrai de soi.
Est-ce le seul voyage utile,
Même pour ceux qui n'en font pas ?
Est-ce le seul voyage subtil
Offert à qui le voudra ?
J'ai tant arpenté le monde,
Des lapons jusqu'aux chinois;
Comme la terre, leur bouille est ronde,
Autour de leurs yeux de chat.
J’ai appris sur leurs visages
A descendre au fond de moi
Et comment tourner les pages
De la chance qu’on a ou pas,
Partout la même tendresse
Pour ceux qui viennent à la vie ;
Partout la même tristesse
Dès que tapent les fusils.
A quoi bon les paysages,
Ceux où l’on ne se voit pas;
Ce ne sont que des mirages
Plus fins que du papier de soie !
Refrain
Et le seul voyage utile,
Dit-on, au pays de la soie,
Ce serait de suivre le fil
Qui conduit au fond de soi,
Atelier inextricable,
Comme celui des vers à soie;
Petit cocon abyssal
Où se tisse le vrai de soi.
Est-ce le seul voyage utile,
Même pour ceux qui n'en font pas ?
Est-ce le seul voyage subtil
Offert à qui le voudra ?